Les aventures de la marchandise, Anselm Jappes – Notes de lectures
En plaçant le cœur de l’analyse du capitalisme autours de la critique de ses formes empiriques (plus-value, lutte des classes…), Jappes montre comment le marxisme traditionnel en vient à perdre de vue le fondement du capitalisme : la marchandise et sa logique.
Une chose devrait être évidente : si nous invitons ceux qui ne parlent que de la plus-value et de l’exploitation à considérer d’abord la valeur et le travail abstrait, il ne s’agit nullement d’un exercice de style intellectuel, qui ne veut pas se salir les mains avec la réalité banale du monde de travail. Il s’agit, au contraire, de regarder en face des réalités sans doute encore plus tristes.
Jappes conclut son livre par ces mots, que je trouve très juste :
Pour trouver une alternative à la société marchande, il n’est pas besoin d’aller très loin ou d’élaborer des « utopies » : c’est à la source de la société occidentale, justement là où la marchandise a commencé son triomphe historique, que l’on trouve aussi son contraire. Il y a une idée chez Aristote qui mérite vraiment d’être reprise : l’idée de la « bonne vie » comme vraie finalité de la société. C’est le contraire du dieu-fétiche de l’argent.